Le 26 août 2024, Anastasia Komarova de l’École polytechnique fédérale de Lausanne et ses collaborateurs ont publié un article en accès libre concernant un nouveau solvant issu de la biomasse lignocellulosique. Il s’agit du diformylxylose (DFX), un diacétal du D-xylose. Les auteurs ont notamment utilisé des rafles (parties centrales des épis de maïs, supportant les grains), donc des déchets de l’industrie agricole comme matière première pour obtenir le DFX. Un article précédent avait démontré le potentiel du biosolvant pour remplacer le diméthylformamide, cancérogène probable et la N-méthyl-2-pyrrolidone, reprotoxique dans des réactions chimiques nécessitant un solvant polaire aprotique. Ce type de réaction est employé entre autres dans l’industrie pharmaceutique pour la synthèse des principes actifs.

Le DFX est intrinsèquement biodégradable (OCDE Essai n0 301 F). Il est non mutagène en vertu du test de Ames.

Le risque d’exposition professionnelle au DFX par la voie respiratoire est probablement faible, car son point d’ébullition est élevé (237 0C). Son point de fusion (48 0C) fait en sorte qu’il est solide à la température ambiante. Cela l’exclurait normalement de la définition classique utilisée par l’équipe Solub pour un solvant organique. Or, le DFX est destiné ultimement à la synthèse chimique dans un procédé industriel. La synthèse chimique dans un tel contexte est réalisée dans un réacteur où la température et la pression sont contrôlées en circuit fermé.

Le DFX n’est pas encore disponible sur le marché, mais il illustre bien le type de recherche en cours dans le domaine de la sucrochimie (chimie des glucides) pour remplacer les solvants issus de la pétrochimie.